L’ancien quart-arrière étoile des Alouettes Sonny Wade est à Montréal pour célébrer le 50e anniversaire de la conquête de la Coupe Grey lors d’une cérémonie du match des Alouettes demain. Sonny a fréquenté l’école secondaire à Martinsville en Virginie où il a joué au football, au basket-ball et au baseball.
Il a guidé les Alouettes à trois conquêtes de la Coupe Grey et a été nommé Joueur le plus utile dans chacune de ces victoires.
Ta mère a été ta source d’inspiration pour jouer au football.
Ma mère aimait Jerry Claiborne, l’entraîneur-chef des Fighting Gobblers, et il était hors de question que je ne joue pas pour lui. Cependant, j’ai eu quelques prises de bec avec lui. Je m’en souviens d’une en particulier.
Quelle était la première prise de bec ?
Au cours d’une pratique de première année à l’automne 65, Claiborne est monté dans la grande tour d’observation qui surplombe le terrain d’entraînement. Je gagne un premier jeu sur une passe de 18 verges alors qu’il ne manquait qu’une verge à gagner.
Une descente rapide de l’échelle.
Clairbonne a failli trébucher en descendant de l’échelle. « Fiston, nous ne faisons pas ce genre de choses ici ». À ce moment-là, j’ai su que les choses ne s’arrangeraient pas entre lui et moi. L’année suivante, après avoir intégré l’équipe en tant que quart-arrière partant, j’ai annoncé à l’entraîneur que je quittais l’équipe. Il m’a dit que je deviendrai un joueur de l’Équipe toutes étoiles américaine. Je lui ai répondu : « Jamais avec toi ». Je me suis joint à l’Emory & Henry College et à la fin de la saison, j’ai été choisi au sein de l’Équipe toutes étoiles américaine.
Tu vas célébrer ton 54e anniversaire de mariage à Montréal.
Immédiatement après mon match, nous avions trois jours de congés et je me suis dirigé chez moi en Virginie. Je suis revenu deux jours plus tard, marié à Gayle Panagos, diplômée d’E&H en 1972. Le 26 août prochain, nous célébrons notre 54e anniversaire de mariage à Montréal.
La valeur du dollar canadien t’a incité à signer avec les Alouettes.
À l’époque, mes droits de la NFL appartenaient aux Eagles de Philadelphie. La valeur du dollar canadien était supérieure de 20 % à celui du dollar américain. J’ai choisi le dollar canadien. Pour la première fois, je venais de faire un choix stupide. La deuxième fois, je te la raconterai plus tard.
Tu as pratiqué plusieurs sports.
Pendant mes études, j’ai joué au basket-ball, au baseball et au football. En fait, les Pirates de Pittsburgh m’ont offert un contrat professionnel, mais j’ai finalement choisi de jouer au football. J’ai reçu de nombreuses offres de bourses d’études de football lorsque j’ai été diplômé de Martinsville en 1965 avant de choisir Virginia Tech. Ce n’était pas nécessairement un bon choix.
En 1970, tu remportais la coupe Grey avec les Alouettes.
Mon entraîneur-chef, c’est le légendaire quart-arrière des Alouettes Sam « The Rifleman » Etcheverry. Lorsque deux quatre-arrières se rencontrent, il y a toujours une divergence d’opinions sur les choix de jeux.
Même si vous aviez des divergences d’opinions, tu respectais beaucoup Sam.
En octobre 1970, nous vivions la crise d’octobre du FLQ. Le jour de la parade de la coupe Grey sur la rue Sainte-Catherine, j’étais si fier d’être assis dans la même voiture à côté du légendaire Sam Etcheverry. Je crois fortement que notre victoire a unifié les Québécois ce jour-là.
Tu veux nous parler de ta deuxième erreur avec le dollar canadien ?
En raison de la crise politique, le prix immobilier était à la baisse. Je n’ai pas pris le temps d’analyser la situation économique et aujourd’hui plusieurs années plus tard, je ne peux pas m’empêcher de penser comment j’étais irresponsable de ne pas avoir acheté des biens immobiliers.
Ta relation avec Marv Levy n’a pas toujours été -cordiale.
Après des réunions d’un entraînement, je demeurais seul dans le vestiaire et, lorsque Marv me voyait, il s’approchait de moi pour discuter de stratégie offensive. Aujourd’hui, je me considère comme choyé d’avoir eu la chance d’échanger mes idées avec l’un des plus grands entraîneurs de l’histoire du football.
Parle-nous de la Coupe Grey en 1977.
Nous avons remporté le match qui fut surnommé le « Ice Bowl », car le terrain du Stade olympique était couvert de glace.
Quel était votre secret ce jour-là ?
Le préposé à l’équipement, car il avait mis des agrafes à nos semelles de souliers pour avoir plus d’adhérence. La pratique n’était pas illégale à l’époque, mais par la suite la LCF a instauré un règlement pour l’interdire.
Pourquoi Peter Dalla Riva est-il devenu un ami si proche ?
D’ailleurs, il reste toujours un ami proche. Il n’a jamais hésité à me défier, car son objectif, comme le mien, était de gagner, rien d’autre. Je me souviens encore de cet énorme ancien ailier défensif de la NFL qui pensait pouvoir nous intimider lors de nos entraînements jusqu’au jour où Peter s’est levé. Avant même qu’il ne s’en rende compte, Peter l’a frappé, il l’a fait tourner tout en le faisant pivoter en l’air puis l’a violemment écrasé sur le sol. Il s’est même permis de lui donner un bon « jab » au visage. Le lendemain, le joueur en question n’était plus vu ou connu à l’entraînement.
Tu as passé quelques hivers à Montréal.
On a passé quelques hivers à Montréal pendant que Gayle terminait une maîtrise en littérature anglaise à l’Université Concordia. Montréal nous a permis de passer des années mémorables. Aujourd’hui, nous sommes de fiers parents de deux merveilleux garçons.
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